mardi 22 février 2022

Correspondance, Carl R. Rogers - André de Peretti, 1966-1986

 



 Ce recueil, effectué par Les cahiers du PCAIF, concerne des échanges entre Carl Rogers et André de Peretti qui débutent autour de l'organisation d'un séminaire à Dourdan. C'est l'occasion de découvrir la perception que Carl Rogers a de son séjour en France, tant d'un point de vue touristique ("la vallée de la Loire et ses châteaux ont été fascinants") que de celui des personnes qu'il rencontre ("ma réaction essentielle concerne la vision imaginaire que j'avais sur le cauchemar du Français, qui s'est révélée plus profonde que je ne l'imaginais à ce moment là, et qui était en général valable pour de nombreux membres de l'ARIP. D'une manière simplifiée, cela veut simplement dire que l'expression ouverte, naturelle de sentiments chaleureux est quelque chose qui au minimum vous rend mal à l'aise, au pire vous effraie, vous rend exagérément circonspects et négatifs"). Une lettre particulièrement salée d'André de Peretti à destination de l'équipe organisatrice figure aussi dans la correspondance, qui documente certains aspects de la rencontre entre psychanalyse et ACP (pas mal d'interprétations sont faites sur les tensions qui ont eu lieu, en particulier sur les transferts envers Carl Rogers) mais aussi les tensions qui peuvent se créer à l'occasion des groupes de rencontre (largement évoquées par Rogers en particulier dans ses derniers livres, mais ici présentées de façon plus... directe).

 Le titre reste un peu trompeur : l'ensemble des textes publiés sont des courriers de Rogers adressés à De Peretti, sans que les messages de De Peretti ne soient disponibles (c'est particulièrement saillant quand Rogers adresse des réponses numérotées à 18 questions, sans que les questions ne figurent). On peut aussi lire le retour d'une participante sur un séminaire... et, à propos de celui de Dourdan, une demande de retours par Rogers (on peut donc voir qu'il insiste pour obtenir des retours y compris négatifs voire confus, mais aussi qu'il demande des réponses sous deux jours si possible par crainte que la procrastination de fasse son œuvre). Les échanges plus privés, plus informels (encore que...) donnent une vision différente et privilégiée de Rogers (je ne m'attendais pas à le voir désigner Buber comme un "amical petit gnome!"), comme un courrier qu'il a rédigé lui-même en français (les autres sont traduits), ses relations avec ses frères et sa sœur, ou encore son approche de la religiosité (en 1973, " "Je suis trop religieux pour être religieux". Je pense que ce paradoxe résume très bien ma position. Je suis idéaliste, humaniste, et certains buts de mon travail sont les mêmes que ceux de personnes religieuses, mais j'ai peu ou pas d'utilisation pour des étiquettes ou concepts de la religion") ou son refus de se prononcer trop fermement sur d'autres approches de psychothérapie (toujours en 1973, "Je n'aime pas évaluer les méthodes de thérapie qui ont été créées par d'autres personnes. La seule opinion que je pourrais éventuellement donner ne pourrait être qu'une opinion partiale et je n'aime pas faire cela. Si j'avais vraiment pensé qu'une autre méthode de thérapie était plus valable que ce que je fais, je l'aurais adoptée"), pour sélectionner quelques thèmes de façon tout à fait arbitraire.


Les personnes intéressées peuvent vérifier la disponibilité en écrivant au PCAIF ( secretariat@pcaifrance.com )

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