Constitué de 14 chapitres rédigés par des
spécialistes du vieillissement (en tout cas pour la majorité) venu·e·s
de domaine très variés, le livre est très clairement marqué par la
diversité. Plus que le
fait de retrouver l'énergie de vivre après un traumatisme (ce en quoi est censée consister la résilience évoquée dans le titre), ce qui
lie pour l'essentiel ces différents chapitres, c'est ce qui permet
de vieillir dans de bonnes conditions. Les compétences motrices et
cognitives, la qualité des interactions avec l'entourage diminuent,
la mort approche... autant dire que tou·te·s ces expert·e·s ne sont pas de
trop pour donner des outils. Les recherches évoquées précisent par
exemple que la personne âgée est encore capable d'apprendre, que le
langage non-verbal complète la parole lorsque son usage devient plus
difficile pour peu que les proches fassent l'effort de s'adapter à
cette nouvelle communication, les questions que posent l'étude de la
théorie de l'esprit (capacité de se représenter le point de vue de
l'autre) chez les personnes âgée seront détaillées, … Les
sujets, comme vous pouvez le constater, sont très variés, allant du
très général (les facteurs de résilience avérés chez la personne
âgée, par Boris Cyrulnik) au très spécifique (musique et
vieillissement par Pierre Lemarquis, vieillissement et théorie de
l'esprit, déjà évoqué, par Alain Brossard, …) voire à
l'insolite (vieillissement et résilience... chez l'animal, par
Claude Béata) : les disciplines utilisées sont aussi très
diverses (neurosciences, psychanalyse, psychologie cognitive,
psychologie du développement, …), de même que les choix de
rédaction (du développement appuyé par des vignettes cliniques
elle-mêmes détaillées dans leur évolution au préalable théorique
à la recherche scientifique). On a presque envie d'ajouter, sous le
titre Résilience et personnes âgées,
le sous-titre "Vous avez deux heures" (et en plus, ça ferait une
intro!) (oui, il n'y a pas d'intro qui explique la démarche du livre, et la résilience n'est définie que dans la conclusion, parce que qui suis-je pour juger que "on a trouvé intéressant
de se mettre à plusieurs pour parler d'un sujet, et vous avez 270
pages pour deviner pourquoi et comment on s'est organisés" est moins pertinent qu'une autre façon de faire?)
Si le voisinage exotique et inexpliqué (enfin,
expliqué, mais seulement à la fin) de tous ces chapitres donne
l'impression d'avoir affaire au hors-série thématique géant d'un
magazine, les chapitres, séparément, sont loin d'être dénués
d'intérêt (au fait, j'ai dit que la complexité, elle-aussi,
variait beaucoup?)... et ça peut être bon à savoir, pour le·a
lecteur·ice qui ne s'intéresse qu'à un sujet en particulier (on peut
par exemple s'intéresser à la musique sans être follement
passionné par le psychodynamisme et le socle narcissisme,
mentalisation et objet... l'inverse étant, peut-être, un peu plus
rare), qu'ils peuvent parfaitement, justement, être lus comme ça,
séparément.
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