Ce livre présente la Chozif', méthode à part entière ou complémentaire avec, d'après la couverture, l'hypnothérapie, la psychanalyse, la PNL ou l'accompagnement existentiel. La recherche de spontanéité, l'aspect ludique, ont vite évoqué pour moi la play therapy rogérienne, mais le·a thérapeute Chozif' est plus proactif·ve (même si chacun·e a sa sensibilité, selon sa formation de base) et, surtout, le·a patactif·ve (rien à voir, sauf erreur de ma part, avec les patates, c'est un néologisme constitué de patient·e et actif·ve) peut parfaitement être un·e adulte : les atouts, tels que l'implication potentielle des cinq sens (la vue bien sûr, mais les objets symboles peuvent parfaitement être olfactifs ou gustatifs), l'écoute du ressenti plutôt que du mental, le décalage permis par l'aspect ludique, sont nombreux. Bien qu'une ancienne co-étudiante de l'IED ait participé à l'écriture, il va de soi que ce résumé va être parfaitement objectif, puisque je suis évidemment objectif en toutes circonstances.
J'ai parlé de mes pensées qui pendant la lecture s'orientaient vers la play therapy (L'analogie, cœur de la pensée s'est aussi invité plus d'une fois)... mais j'étais le plus souvent pris au dépourvu, théoriquement parlant, au début du livre. Les influences majeures semblent en effet être l'hypnose ericksonienne (d'ailleurs très souvent utilisée dans les vignettes cliniques), la PNL, et surtout la psychanalyse jungienne dont les archétypes sont très souvent évoqués, autant de modèles théoriques que je ne fréquente pour l'instant que de loin (surtout Jung)... sans parler des nombreuses références à l'ésotérisme, qui personnellement me parlent peu (bon, Cécile Wyler conseille aussi de se nourrir au maximum de contes de fées de toutes époques et origines, initiative que je ne peux que trouver enrichissante). Difficile, donc, de me raccrocher à quelque chose de concret pendant la première partie de la lecture, exemples de protocoles détaillés ou non. Mais... c'est au moment des vignettes cliniques que les choses sérieuses commencent! La richesses des utilisations possibles du stock d'objets (figurines, plumes, bracelets, huiles essentielles, ...), de la façon dont les patactif·ve·s présenté·e·s dans les exemples, enthousiastes ou réticent·e·s, se laissent toucher profondément par une proposition (parfois après de nombreux échecs thérapeutiques, comme Chloé qui écrit un court texte évoquant le conte correspondant à chaque séance rapportée, dont un sur les tentatives de transformer son trouble du comportement alimentaire qui s'est incarné en ogre difforme), les perceptions et mouvements possibles (observer le positionnement respectif des objets -qui regarde qui-, les ressentis lorsqu'un objet négatif se rapproche, s'éloigne, est dissimulé, ...), les options offertes quand la séance prend fin (prendre une photo, garder un objet... voire en balancer par la fenêtre, sous réserve que ça ne risque pas d'atterrir sur des passant·e·s). Derrière un aspect ludique, bac à sable, la Chozif' permet d'apaiser des situations douloureuses, des souffrances graves.
La méthode, si j'ai bien compris, est récente, difficile donc d'avoir du recul sur les promesses qu'elle peut tenir (et, comme le monde est bien fait, Cécile Wyler, qui dirige le livre, propose également des formation aux thérapeutes qui voudraient approfondir), mais les vignettes cliniques, tant pour leur résultat que pour la façon d'y arriver, sont pour le moins enthousiasmantes, et l'outil semble particulièrement adapté aux thérapeutes qui voudraient inviter le jeu, la créativité, dans leur pratique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire