Qu'est-ce qui définit un groupe? Comment se constituent les règles? Les objectifs explicites, implicites? Les processus d'inclusion et d'exclusion? Comment se préviennent et se règlent les conflits? Les réponses à toutes les questions que vous vous posiez, et probablement un certain nombre que vous ne vous posiez pas, figurent dans ce livre assez technique dont l'origine universitaire se fait fortement sentir, avec la réserve que les recherches qui l'ont documenté datent de 1981 pour les plus récentes.
Il y aura beaucoup de termes techniques, de méthodes pour se représenter graphiquement les relations au sein d'un groupe, mais ce sera toujours rattaché à des situations concrètes, dont le verbatim d'une session où le groupe cherche à comprendre pendant une heure ou deux ce qu'il lui est demandé. Signe supplémentaire du souci pratique de l'auteur : un plan d'autoformation, avec ordre de lecture (et de relecture) des chapitres, et exercices corrigés, est fourni. Les savoirs sont là pour être maîtrisés, mobilisables, pas pour émerveiller devant l'érudition de l'auteur.
L'un des chapitres donnera par exemple trois modalités très différentes d'exécution d'une tâche : la méthode très directive, où le leader donne des instructions précises, sera bien plus efficace, mais une méthode qui invite à la co-création générera une bien plus grande implication, et une cohésion entre les membres. Il n'y a donc pas nécessairement de meilleure façon de mener un groupe dans l'absolu, mais un équilibre à trouver. L'un des exercices proposés consistera d'ailleurs à créer de la cohésion en... provoquant un conflit avec les leaders. Le livre donne aussi de nombreux éléments pour identifier ce qui se joue au niveau de l'informel, là où se créent discrètement les alliances, les approbations, les tensions, l'adhésion ou le rejet, la grève du zèle, ...
Le contenu est riche pourvu qu'on s'y intéresse de près, et le sera plus encore, c'est rappelé de diverses façon, par les professionnel·le·s qui ont affaire à des groupes au quotidien et auront l'habitude de confronter le théorique au réel. A moins d'être étudiant·e ou chercheur·se, l'ancienneté ne devrait pas poser trop de problèmes car le sujet traité est très spécifique.