jeudi 13 septembre 2012

Statistiques en psychologie en 27 fiches, de Nicolas Guéguen





Nicolas Guéguen, professeur d'université, collaborateur à la revue Cerveau et Psycho et auteur de compilations de présentations de recherches pour grand public présentées sous un angle attractif, propose ici un livre de stats synthétique, avec des exemples pour s'entraîner, et, c'est un exploit considérable, qui est compréhensible même quand on ne comprend rien aux stats!

Bien que court, le livre est complet (le nécessaire y est pour les statistiques descriptives et inférentielles),  le titre de chaque fiche contient le nom de l'opération et son objectif, ce qui aide bien pour s'y retrouver, les équations sont rédigées en français et non en hiéroglyphes (par exemple, pour écart-type il écrit écart-type, pas l'espèce de pictogramme bizarre qu'on est censé deviner qu'il veut dire écart-type... quand on a pas l'habitude et que c'est déjà assez compliqué comme ça ça change tout!), il y a à chaque fois un exemple traité en direct et un exercice corrigé (ce qu'on peut facilement transformer en 2 exercices corrigés), et c'est expliqué très clairement, comprendre n'est pas un problème, il y a juste à retenir.

 Pour les nombreux membres de la communauté des nul·le·s en maths qui s'inscrivent en psycho et doivent endurer ça alors que normalement, après la 1ére L, les maths c'était FINI, qui n'en peuvent plus de l'oppression sous forme de regards de haut, de commentaires désobligeants ("vous n'y comprenez rien"... ben justement, c'est ce que je suis en train de dire), d'éclaircissements encore plus incompréhensibles que les explications initiales, de notes qui dépassent rarement 5, le jour se lève et il fait beau.

 Ce livre n'est plus édité mais, à la place, il y a ceux là et on n'y perd pas au change.

Terminé! (pour l'instant, mais bon...)


 Retour des exams, avec cette fois-ci rien d'autre à faire (comme devoir d'informatique ou projet tutoré, au hasard... d'ailleurs j'ai plutôt réussi le projet tutoré, les lectures complémentaires que j'ai partagées ici m'ont été utiles) que d'attendre les notes (puis protester pendant une durée indéterminée, une fois les notes arrivées).

Bon, il faut aussi que je me réinscrive, et l'IED ayant tendance à partager (voire même dépasser, je ne pensais pas que c'était possible) mon efficacité pour l'administratif, ce ne sera pas nécessairement le moment le plus facile de l'année.

Même sans avoir les notes, je sais déjà que j'aurais un pied en 3ème année l'année prochaine, mais il est probable que j'ai un ou deux (ou trois) boulets accrochés à l'autre pied, avec des matières à re-rattraper. Et comme je fais un semestre par an, je suis en L3 pour au moins 2 ans, sauf épuisement de mes réserves de santé mentale, ou crise économique qui s'aggrave et m'empêche de payer l'inscription l'année prochaine.

samedi 8 septembre 2012

2ème service!



 C'est reparti pour un tour, départ demain pour la session de rattrapage... Pour diverses raisons (dont le mauvais timing sur la lecture du dernier livre de psychopatho... hum) la durée des révisions n'a pas été, contrairement à d'habitude, trop courte, mais beaucoup trop courte. Le moment où j'ai (re)mesuré à quel point je ne comprenais rien à la neurobio motrice (c'était cet après-midi) a été particulièrement douloureux... mais il paraît qu'on réussit beaucoup moins souvent quand on n'essaye pas, et chaque point supplémentaire est un point gagné, et surtout après c'est les vacances pour de vrai (vacances=je ne suis occupé que par mon activité professionnelle... et par la pile de magazine qu'il faudra finalement que j'attaque pour cause de manque d'excuses), donc j'y vais dans la joie et la bonne humeur (bon, pour la neurobio, j'y vais tout court...).

 Au niveau du blog, le prochain livre résumé devrait être un livre de psychologie sociale... mais je ne m'engage pas sur le délai!

jeudi 6 septembre 2012

Psychiatrie pour l'étudiant, de Michel Hanus et Olivier Louis



 Ce qui surprend le plus dans ce manuel, c'est de constater à quel point il est complet. Bien sûr, malgré les très très nombreuses abréviations (non, BDZ n'est pas un manga célèbre), en 350 pages on ne fait pas une encyclopédie, donc certaines pathologies sont traitées de façon plus complètes que d'autres, mais en règle générale on retrouve non seulement description mais aussi étiologie, épidémiologie, options thérapeutiques (qui incluent les options médicamenteuses, ce qui intéressera moins l'étudiant·e en psychologie) qui font la différence entre analyse et thérapie analytique et qui prennent les TCC au sérieux, évolution, ...

 L'approche revendiquée est dite classique, ne suivant à la lettre ni la conception analytique de la psychopathologie, ni celle du DSM (auquel il est reproché "de se vouloir athéorique, c'est à dire de faire table rase des acquis de la psychanalyse"). Les concepts psychanalytiques de base sont toutefois expliqués, et la notion de structure est très présente (sont même décrites les personnalités paranoïaque ou phobique!). Si le chapitre sur les addictions inclut les troubles du comportement alimentaire (la théorie de l'abus sexuel à l'origine de ces troubles, sur laquelle figurent... deux phrases dans les ouvrages que j'ai lus sur le sujet et dont les résumés sont disponibles sur ce blog, est évoquée), consacre une part importante à l'alcoolisme (ce qui se justifie - "environ un malade hospitalisé sur 5 est un alcoolique", et l'alcool peut être la cause ou la conséquence d'autres troubles-), et a un catalogue des drogues encore plus complet que celui du livre d'Evelyne Pewzner (même le prix est parfois inclus, bien que les cours puissent avoir changé depuis 2010), pas un mot sur l'addiction sans substance...

 Des informations générales d'ordre plus pratique, utiles à tou·te·s, sont également fournies (je ne parle pas des "conduites à tenir devant...", qui contrairement à ce qu'on pourrait croire sont complexes, impliquent souvent des médicaments et sont donc à mon sens destinés à un·e psychiatre plutôt qu'à un témoin qui a des notions de secourisme). Des indications sont ainsi données pour trouver une méthode thérapeutique fiable parmi les "plus de 250 recensées", pas toutes recommandables. La psychanalyse est probablement celle qui est traitée de la façon la plus complète, sont très clairement énoncés ses intérêts mais également ses limites (ce qui est très impoli de la part de l'un des auteurs, psychanalyste, envers ceux·elles du Livre noir de la psychanalyste qui se donnaient tant de mal à suggérer un genre de complot des analystes pour maintenir les gens dans l'ombre). Sont également distinguées psychanalyse, thérapie de type analytique et thérapie de soutien, pour mieux expliquer dans quels cas l'une ou l'autre sont plus pertinentes. Comme mentionné plus haut, les TCC sont indiquées dans certains cas, et il est précisé que "le dogme psychanalytique du symptôme de remplacement est mis à mal par la réalité". Les méthodes de relaxation sont également prises au sérieux... enfin, celles qui sont sérieuses (le·a lecteur·ice est mis·e en garde contre l'abondance de produits relaxants -musique, mobilier, ...- qu'on trouvera -trop?- facilement dans le commerce, qui sont différents des pratiques validées scientifiquement et qui demandent généralement un exercice quotidien). Sans surprises, le chapitre important consacré spécifiquement au médicament demandera de l'absorption d'aspirine aux non spécialistes qui auraient quand même l'ambition de tout suivre, et ce serait très malhonnête de ma part de vous en dire grand chose. Les électrochocs sont également évoqués, même s'il ne faut surtout plus dire électrochocs (ni sismothérapie) mais électroconvulsivothérapie (entre nous, c'est bien dommage, parce qu'électrochoc c'est quand même plus facile à prononcer). Une parenthèse intéressante est aussi proposée sur l'hospitalisation sans consentement (risque, enjeux, conditions, ...), mais la loi changeant rapidement il est possible que l'ouvrage ne soit hélas pas suffisamment récent et que ce chapitre soit obsolète (comme la remarque sur le fait que le titre de psychothérapeute soit accessible à tout individu à qui l'envie prend de  l'afficher : c'était avant la proposition de réglementation de ce titre et la bataille épique entre professionnel·le·s et législateur qui fait rage depuis... le manuel n'a pourtant été réédité qu'il y a deux ans!). Dernier mot sur les aspects qui ne concernent pas strictement la psychopathologie : la bibliographie est étrange (presque à l'opposé de celle du manuel de Bergeret). Extrêmement courte, chaque ouvrage est présenté, mais elle porte presque exclusivement sur les patients bipolaires.

 Fait qui n'est pas indispensable mais dont il serait curieux de se plaindre : le souci d'éthique est présent tout au long de l'ouvrage. Concernant les médicaments (c'est important : l'industrie pharmaceutique sait entretenir les conflits d'intérêt), un avertissement est d'entrée fourni aux lecteur·ice·s, les informant que l'ouvrage ne suffit en aucun cas à remplir une ordonnance, la science avançant très rapidement sur ce sujet. D'autre part, le site Internet de la revue Prescrire (rendue célèbre à l'époque de l'affaire du Médiator pour avoir détecté son danger en avance) est proposé dans la bibliographie. Sur un autre sujet, et c'est peut-être l'information la plus importante du livre, il est précisé que les "qualités fondamentales" de tout·e thérapeute sont "l'honnêteté, la compétence et l'empathie". Ce sont deux qualités sur trois qui ne sont pas enseignées sur les bancs de l'Université et qui ne sont pas exigées même pour les diplômes les plus prestigieux, mais surtout ce sont deux qualités sur trois que le·a patient·e acteur·ice de ses soins est à même d'évaluer, ce qui est une excellente nouvelle.