mercredi 30 mars 2016

Vacances : on va se forcer ^^




 J'avais râlé un peu sur ce blog (alors que c'est vraiment pas mon genre), au moment qui aurait dû être celui de la rentrée, quand j'ai eu la surprise d'apprendre que je n'allais pas rentrer du tout cette année. Dans la mesure où je profite pleinement des inconvénients (le moindre n'étant pas la crainte qu'on me fasse la même blague cette année, même si c'est désormais illégal ), je ne vois pas pourquoi je ne profiterais pas des avantages, et j'ai donc tout un mois entier de suite de vacances, sans partiels à passer ni à préparer. 

 Le temps mort annuel du blog va donc être regroupé sur avril au lieu d'être réparti sur juin et septembre, la prochaine fiche de lecture devrait arriver mi-mai ou fin mai et ça va être de la psychologie du développement (comme le Master où je devrais être inscrit l'année prochaine, c'est fou, ça!). En attendant, la page d'accueil sera ornée d'une magnifique illustration qui confortera l'idée que la fac de psycho c'est pour les paresseux·ses (même si c'est pas vrai, en tant qu'expert en paresse je suis très légitime pour le dire).

lundi 21 mars 2016

Comprendre et soigner la boulimie, de Colette Combe



 Après avoir écrit sur l'anorexie, l'autrice, psychiatre et psychanalyste, forte de 25 ans d'expérience dans le traitement des troubles du comportement alimentaire, offre un guide pour être moins démuni·e face à la boulimie. Si elle est psychanalyste, et si une part importante du livre sera consacrée à une approche analytique, en particulier à travers des extraits d'entretiens ou des analyses de rêve, la pluridisciplinarité y est essentielle (endocrinologie, thérapies comportementales et cognitives, diététique, voire droit quand le traumatisme à l'origine de la boulimie est une violence et que la patiente souhaite porter plainte, …) - "il n'y a pas d'incompatibilité entre les apports des thérapies comportementales du soin de la boulimie et les apports psychanalytiques au sein d'une même consultation"-, et l'importance de la pluralité des intervenant·e·s (hôpital, médecin généraliste, psychiatre, thérapeute libéral·e) est également rappelée pour cette lutte au long cours contre une pathologie à la guérison difficile par plusieurs aspects (ce rappel de la diversité des intervenant·e·s est l'occasion pour l'autrice de signaler au passage que diminuer le budget de la santé n'est pas la plus lumineuse des idées - "la rareté des propositions de soin en santé publique française contemporaine hospitalière est, nous semble-t-il, une des causes de l'aggravation des troubles du comportement alimentaire : on a tendance à intervenir trop tard par manque de lit ce qui aggrave la durée des hospitalisations et parfois les rend inefficaces à long terme"- ).

 Si la notion de chaos était très présente dans le livre de Colette Combe sur l'anorexie, dans le cas de la boulimie aussi, les perturbations de l'alimentation, à travers un déséquilibre violent du fonctionnement habituel des hormones, a des répercussions sur d'autres rythmes du corps, en particulier le sommeil (la boulimie tend à provoquer un endormissement épuisé en fin de nuit, à la suite de plusieurs crises), ainsi qu'une sensibilité moindre à la douleur physique et psychique. Le fonctionnement en est expliqué en détail. La première urgence est donc, à travers une explication pédagogique détaillée et des consignes précises, de rétablir le sommeil ("on commence le traitement par la correction du trouble du sommeil qui réduit les nuits d'une personne boulimique à peau de chagrin") puis plus tard la sensation de satiété ("On distend un estomac en quelques jours. Le volume des prochains repas ne remplira plus l'estomac agrandi"). Cette étape est déjà douloureuse pour la patiente, les rythmes normalisés diminuant la sécrétion de cortisol donc l'anesthésie qui va avec ("dormir lève le déni de l'épuisement", "dans l'état boulimique, l'état émotionnel est instable", …). Cette première difficulté n'est toutefois pas la dernière.

 Les troubles du comportement alimentaire sont réputés incurables, et sans parler du fait que patient·e comme thérapeute (l'autrice appelle à plusieurs reprises à la vigilance sur les contre-transferts) risquent dans ce long parcours d'être découragé·e·s à plusieurs reprises, les obstacles objectifs sont potentiellement nombreux : rechutes, dépression très souvent observée à l'approche de la guérison ("la dépression de croissance sort du chaos", "la personne en voie de guérison vit sous un double horizon : elle retrouve un corps qui marche mais elle perd un moyen de défense qui marchait finalement assez bien jusque là"), réactions paradoxalement négatives des parents ("nier la guérison, ne pas recevoir la transformation de sa fille, nous l'observons tous avec stupéfaction chez les mères de nos patientes quand elles guérissent"), perfectionnisme des patientes qui acceptent difficilement les rechutes ou la lenteur des progrès, ... La première arme contre ces obstacles est la patience et la disponibilité ("la guérison ne pousse pas en un jour, elle ressemble à un arbre", "il vaut mieux pour notre travail un peu de changement, lentement, sans défaire, que beaucoup de changement qui se défait ensuite") et, s'il importe de restaurer les rythmes chronobiologiques en préalable à un travail thérapeutique plus avancé, il importe aussi dans l'analyse de respecter le rythme de la patiente ("les interprétations ne marchent pas si elles sont consistantes et volumineuses", "les erreurs à ne pas faire : vouloir tout savoir ; il nous faut seulement un tout petit trou, une toute petite connaissance d'elle par où l'aider", "comment explorer cette voie sans l'influencer?", ...).

 Si les voies d'entrée dans la boulimie sont clairement identifiées (traumatisme -qu'il faut dans ce cas traiter parallèlement-, suite d'un régime restrictif dur auquel ont été ajoutés vomissements ou laxatifs, ou déclenchement qui semble iatrogène après une anorexie restrictive ou une cure d'amaigrissement, ce qui peut poser à un moment ou à un autre le problème de la responsabilité de l'institution), les enjeux sont divers, et la cure analytique est d'abord un échange ("les voies de passage sont semées d'embûches et de découvertes", "nous croisons nos expériences du soin de la boulimie avec celle de nos patients", …). Les enjeux inconscients révélés par l'analyse seront en effet divers : pallier une absence, refouler une hostilité, appréhension du passage à l'âge adulte et de ses conséquences dans l'équilibre familial, perception de la bouche (qui n'est pas sans rappeler certains aspects du Moi-Peau) comme une porte vers l'extérieur qu'on peut ouvrir ou fermer ("la bouche de la parole, de l'expression et des repas est ainsi l'espace d'articulation et de clôture d'un territoire ainsi que l'espace de son ouverture à un point exogène"), ... Certains points seront particulièrement détaillés à travers des vignettes cliniques.

 Le livre, tout en étant récent et exigeant (plusieurs disciplines y cohabitent, mais le développement théorique est aussi le résultat de discussions rigoureuses et animées entre collègues spécialistes), est abordable même s'il serait peut-être exagéré de dire qu'il est facile à lire de A à Z. Il devrait pouvoir intéresser les professionnel·le·s mais aussi les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire et leurs proches, et les soignant·e·s expérimenté·e·s profiteront plus pleinement des finesses des passages les plus novateurs ou les plus avancés.

vendredi 11 mars 2016

Porter un regard bien-traitant sur l'enfant et sur soi, d'Arnaud Deroo


 Consultant en éducation et formé entre autres à l'analyse transactionnelle, l'auteur donne des conseils pour sortir, dans le cadre de l'éducation des enfants (de 2 à 15 ans... les conseils ont l'avantage d'être valables longtemps), de la grande valorisation sociale de l'obéissance, en particulier à travers l'injonction "sois sage" ou le fait que s'extasier sur le fait qu'un enfant est sage soit une façon habituelle de complimenter les parents.

 L'obéissance tend en effet, entre autres, à donner comme cadre à l'enfant la conformité à la volonté des parents, plutôt que la responsabilisation et l'autonomie. L'auteur donne donc quelques clefs pour changer, telles que s'interroger sur l'émotion qui est la source du comportement (et dans l'idéal dire à l'enfant qu'on est bien conscient de cette émotion - "Oui, Justine, tu as très envie de jouer avec ce jeu et Mila joue avec", … - ), proposer des solutions alternatives ("Paul joue avec la voiture. Je te propose cette voiture") voire inviter l'enfant à en chercher lui-même ("que pouvons-nous faire, pour que ça se passe bien pour toi et moi?"), attendre qu'il soit calmé avant de revenir sur l'incident, se donner les moyens de réagir calmement ("j'accepterai les situations telles qu'elles sont et non telles que je voudrais qu'elles soient", "j'arrête de prêter des réactions négatives à mes enfants", "je sais que prendre contact avec ma respiration peut m'aider à me calmer", "chaque jour, je prendrai un temps de silence pour moi", …), s'interroger sur son propre rapport à l'éducation et sur son origine, ....

 C'est bien expliqué, c'est concret, c'est magnifique, et c'est illustré avec tout plein d'exemples, et l'auteur prévient même qu'il n'y a pas non plus de solution magique qui hop résoudrait chaque situation ("nous ne serons ici que dans des hypothèses, dans des possibles et dans des débuts de solution"). Le problème, parce qu'il y a un problème, c'est que la partie claire et concrète arrive à la fin du livre, et qu'en attendant on doit se contenter de quelques conseils qui peuvent laisser perplexe ("regarder l'enfant"... oui, merci, ça va beaucoup aider) et qui semblent presque donnés par hasard au milieu d'un discours manichéen et binaire (au point que les quelques éléments nuancés qui dépassent -du genre "ça peut quand même servir que l'enfant apprenne les règles de vie en société"- semblent contradictoires avec le reste) entre d'un côté une éducation bien-traitante et épanouissante et de l'autre un carcan qui condamne l'enfant à une vie proche de l'enfer. On apprendra ainsi, avec une argumentation neurologique sommaire, que l'enfant de 2 ans est de toutes façon incapable d'obéir (il faut donc en conclure que se responsabiliser est plus simple qu'obéir) ou que l'éducation orientée vers l'obéissance mène aux résultats de l'expérience de Milgram (une majorité des sujets de l'expérience électrocutaient un·e inconnu·e -avec des chocs fictifs mais ça iels ne le savaient pas- jusqu'à un risque de décès parce qu'un monsieur en blouse blanche leur demandait gentiment) et à celle de Stanford (Phillip Zimbardo a divisé au hasard des sujets entre gardes et prisonniers pour vivre dans une prison fictive, l'expérience a été arrêtée prématurément à cause de la détresse inquiétante des prisonniers et du sadisme de certains gardes -à noter que l'auteur de l'expérience est rebaptisé Zimbando... pourquoi pas, c'est joli aussi... et que le film inspiré de l'expérience est évoqué sans qu'il soit précisé qu'il n'a que le sujet de départ ou presque en commun avec la vraie expérience-). Pire, la punition tue (puisque le chantage, néfaste lui aussi, au même titre d'ailleurs que les récompenses, "ne tue pas l'enfant comme pour la punition"), et les plus sceptiques pourront se référer à "l'étude approfondie des histoires personnelles des nazis, qui démontrent toutes une personnalité de base et une éducation autoritaire rigide de leurs parents" : si vous mettez un enfant au coin, non seulement vous réduisez son estime de soi à néant et il passera le reste de sa vie à le faire payer aux autres (si si, c'est écrit ailleurs), mais en plus vous êtes potentiellement responsables d'un génocide! Bon, la personnalité autoritaire, c'est un tout petit peu plus compliqué qu'une histoire de punitions, et sans nier un certain nombre de responsabilités individuelles, le nazisme a quand même beaucoup à voir avec un contexte particulier, mais c'est tellement productif de parler de bienveillance en traitant quasiment des parents de criminels de guerre parce qu'il leur arrive de lever le ton ou de sanctionner... L'éducation recommandée par l'auteur, en revanche, cela va de soi, ne fait que multiplier les vertus ("une identité solide", "son bonheur construit en cohérence avec lui-même", "une curiosité, des envies d'apprendre, le goût de s'élever", "des relations saines", …).

 Si les conseils finalement donnés sont clairs et semblent sensés, on peut donc déplorer que le·a lecteur·ice ne puisse en bénéficier qu'après avoir été jugé·e avec virulence s'iel ne les suivait pas par anticipation, avec un manichéisme (et quelques approximations) qui en plus nuisent à la crédibilité de l'auteur, et s'étonner que précisément un spécialiste de la communication formé à l'analyse transactionnelle n'inflige une telle (longue) entrée en matière, contradictoire avec les principes même qui sont défendus dans le livre.

dimanche 6 mars 2016

La perte, tristesse et dépression, de John Bowlby



 Après avoir parlé dans le volume 2 de la séparation, Bowlby clôt la trilogie en parlant de la mort, qui est assez incontestablement la forme de séparation la plus radicale. Ce volume parlant principalement d'enfants qui perdent leurs parents, mais aussi de parents qui perdent leurs enfants, il ne sera pas particulièrement placé sous le signe de la joie de vivre. Au niveau de la méthodologie, les principales méthodes utilisées sont les entretiens non-directifs et les vignettes cliniques (de thérapeutes autres que Bowlby), qui ont l'inconvénient et l'avantage de souvent permettre de trouver ce qu'on cherche : l'auteur sera en effet dans cette dernière partie de son œuvre plus dans la confirmation et l'étude des conséquences de sa théorie que dans son élaboration (au point que quand certains éléments manquent il suspecte parfois que c'est parce qu'ils n'ont pas été recherchés), mais dans la mesure où il a déjà consacré deux volumes à l'élaboration théorique, ça peut se comprendre.

 Bowlby s'intéresse dans un premier temps au deuil chez l'adulte, préoccupé par le fait que certains éléments normaux du deuil (la difficulté à réaliser, la colère contre la personne décédée, …) soient parfois considérés comme pathologiques. Tout en gardant à l'esprit que le deuil est en soi une épreuve terrible (des recherches ont relevé que la dépression, l'alcoolisme ou même des problèmes de santé somatique survenaient plus souvent l'année suivant un deuil qu'en temps normal), il s'intéresse aux éléments qui peuvent aider à mieux le supporter, et éviter en particulier ce qu'il appelle le deuil chronique. Sans surprises, les éléments sont assez similaires à ceux, identifiés dans le volume précédent, qui permettent de mieux supporter la séparation. Un entourage patient et à l'écoute, qui ne se sentira pas obligé de brusquer la personne en deuil dans la période initiale de déni ni de lui intimer d'aller de l'avant et de ne pas s'attarder sur ses émotions quand elle parlera du passé et de ses rapports avec la personne décédée, aura une influence très positive. Un décès brusque et inattendu sera plus difficile à supporter, de même que, point qui intéressera particulièrement l'auteur, un décès survenu dans une relation conflictuelle, en particulier lorsqu'un chantage affectif avait lieu ou lorsque des menaces de meurtre, de suicide ou d'abandon ont été proférées. Les signes que la personne en deuil, plusieurs mois après le décès, s'attende littéralement à ce que la personne décédée revienne (à distinguer des très brefs instants où le décès peut être oublié), soit en gardant des choses pour son retour soit en la voyant réincarnée dans une personne, un animal ou un objet, doivent selon l'auteur particulièrement inquiéter et suggèrent qu'une thérapie est nécessaire.

 Le deuil chez l'enfant, et les conditions d'un deuil se déroulant dans de bonnes conditions, sont en fait assez similaires ("dans la préparation de ce volume rien ne m'a fait une plus profonde impression que les éléments démontrant l'influence omniprésente à tout âge du mode de relation au sein de la famille sur la réaction à la perte"), et ce à partir du moment où l'enfant maîtrise à peu près le langage, donc vers deux ans et demie (l'auteur estime manquer de données pour étudier le deuil plus tôt, même s'il présente brièvement l'état des sciences cognitives de l'enfant -des années 70, donc principalement Piaget- sur la perception de la séparation en fin de volume... l'intérêt de ce chapitre est en fait assez limité, d'une part parce que les conclusions de Piaget ont été dépassées mais qu'on est toujours plutôt dans le flou artistique sur le sujet, et d'autre part parce que le plan cognitif et le plan émotionnel sont parfois distincts). Les principales différences entre le deuil de l'enfant et celui de l'adulte sont en fait assez terre à terre : d'une part, il arrive que l'enfant découvre le concept de mort en même temps qu'il doit supporter le décès lui-même, par nature difficile à accepter, et d'autre part l'enfant qui perd l'un de ses parents fait le plus souvent son deuil en compagnie de l'autre parent lui-même en deuil, donc rarement en capacité d'offrir le support nécessaire ("S'occuper d'un enfant en deuil est un travail éprouvant et ingrat, il est donc peu étonnant que la personne concernée finisse par être irritable et d'humeur difficile", "Vivre avec des proches adultes est associé à un deuil mieux supporté pour les veufs ou les veuves, vivre avec des jeunes enfants dont ils ont la responsabilité ne l'est pas"). Les inévitables phases de déni sont délicates dans le cadre d'un deuil à plusieurs (dans la mesure où le déni de l'autre n'aide pas à accepter la nouvelle à son rythme), et l'enfant risque en plus de poser des questions nombreuses et très explicites (comment la personne va-t-elle se nourrir depuis son cercueil? Comment s'habillent et se nourrissent les gens au ciel?) et de prendre les réponses plus littéralement que prévu (une petite fille s'est ainsi mise à pleurer à son anniversaire : que son père ait déménagé -au ciel- c'est une chose, mais il aurait quand même pu faire l'effort de se déplacer pour l'occasion). Les métaphores, voire les mensonges, sont risqués (Bowlby rapporte des cas où les enfants ont eu le malheur de découvrir le cadavre d'un de leurs parents, puis ont eu une version des faits peu cohérente avec la réalité -le parent retrouvé pendu serait mort d'un accident de voiture, celui qui s'est suicidé au fusil aurait subi un arrêt cardiaque, ...- ). L'enfant peut également, plus encore dans le cas du décès d'un parent du même sexe, prendre conscience et s'inquiéter de sa propre mortalité, et être particulièrement angoissé s'il a par exemple des douleurs qui rappellent les premiers symptômes qui ont annoncé la mort du parent. Les conseils de l'auteur pour aider l'enfant dans son deuil sont donc les mêmes que pour l'adulte, mais s'ils sont faciles à comprendre (respecter le rythme émotionnel de l'enfant, lui dire la vérité, accepter ses questions même si elles sont douloureuses et répétitives, ...), ils ne sont pas nécessairement faciles à suivre.

 De façon surprenante, pas la moindre référence n'est faite au travail d'Elisabeth Kübler-Ross, pourtant très complémentaire. Ça n'empêche pas l'ensemble de l'ouvrage d'être documenté et clair, dans la continuité du volume précédent, et rendu concret par de nombreuses vignettes cliniques.