Régulièrement réédité (là c'est la 5ème édition), le livre
présente de nombreux tests utilisés régulièrement par les
psychiatres et psychologues clinicien·ne·s. Ah, et c'est aussi le 50ème
livre présenté sur ce blog, youhou \o/ (je sais, en fait on s'en
fout un peu)
Une longue intro de Jean Cottraux décrit la méthodologie de la
recherche scientifique, histoire que la deuxième partie ne ressemble
pas pour le·a lecteur·ice à du Chinois rédigé en alphabet hébraïque.
Si, bien sûr, le vocabulaire et les spécificités importantes des
tests sont présentés, cette intro concerne la recherche en général
(y compris l'éthique, ou encore des problèmes particuliers comme
ceux qui se présentent quand des médicaments sont inclus -comment
prendre en compte l'observance ou non du traitement par les sujets,
comment gérer les placebo ou les traitements en cours avant l'expérience, ...-) et est donc intéressante en soi
(même si un contresens sacrilège horrible y est fait sur
l'expérience de Milgram : certes, les traits de caractère
propres à la personnalité autoritaire -soumission, conformisme,
agressivité- constituent un cocktail des plus redoutables pour une
personne mise dans la situation de l'expérience, mais celle-ci est
marquante justement parce qu'elle a montré que tout le
monde -sauf moi, bien sûr- pouvait être amené à commettre des
horreurs sur commande, et PAS seulement ceux ou celles qui auraient une
personnalité particulière, scrogneugneu!). Le chapitre de Cottraux
a aussi le mérite non négligeable d'être plutôt clair, alors que
le sujet évoqué est technique et pas nécessairement simple.
Comme promis dans le titre, de nombreux tests sont ensuite présentés
(par Martine Bouvard), classés par domaine clinique concerné
(agoraphobie et attaques de panique, anxiété et anxiété
généralisée, phobie sociale et compétence sociale, trouble
obsessionnel compulsif, stress post-traumatique, troubles de
l'humeur, troubles psychotiques, troubles sexuels et problèmes de
couple, médecine comportementale, troubles des conduites
alimentaires, addiction, personnes âgées). Sont donnés pour chacun
leur intérêt et leurs limites, et quand c'est possible et pertinent
plus d'informations sont fournies, en particulier le résultat de
leurs études de validation (comparaison entre les résultats d'une
population contrôle et ceux de la population ciblée, fidélité
test-retest, fidélité inter-juges -ça n'a rien à voir avec la vie
sexuelle des magistrat·e·s-, corrélation avec les résultats d'autres
tests, …), le plus souvent pour la version française du test et sa
version anglophone. Les tests eux-mêmes sont souvent fournis, ce qui
a un intérêt énorme en soi (parce que bon, l'ensemble ne se lit
pas non plus comme un roman), même si pour certains d'entre eux il
faut demander une autorisation supplémentaire pour s'en servir.
C'est aussi l'occasion, indirectement, de faire de la
psychopathologie. Déjà, parce qu'avoir une longue liste d'items
auxquels une réponse particulière indique une pathologie (ou un
degré plus ou moins important de celle-ci) en apprend plus sur la
pathologie : un exemple particulièrement parlant est
l'Inventaire des Troubles Alimentaires 2, qui évalue les patient·e·s
sur des thèmes très spécifiques aux troubles du comportement
alimentaire (recherche de la minceur, boulimie, insatisfaction de son
propre corps, ascétisme) mais aussi d'autres plus généraux
(perfectionnisme, peur de la maturité, méfiance interpersonnelle,
sentiment d'inefficacité, …), pour lesquels les études de
validation ont confirmé une différence avec un groupe contrôle.
Ensuite, les corrélations entre différents tests constituent un bon
rappel des erreurs de diagnostic dont il faut se méfier.
Le livre ne prend pas beaucoup de place et est bien pratique à
avoir sous la main, surtout dans l'optique d'une pratique
professionnelle ou pour préparer un mémoire.
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