Très axé sur la pratique, un peu (qui a dit "exactement"?)
comme Pratiquer la psychologie clinique auprès des adultes et des personnes agées qui lui ressemble à s'y méprendre (mais quelle
peut bien être la différence entre les deux?), ce livre est
constitué de chapitres rédigés par différent·e·s intervenant·e·s qui
proposeront, en plus des informations institutionnelles (ce qui
inclut souvent les associations avec lesquelles interagir ou encore
les évolutions législatives sur le sujet) et d'éléments
théoriques de base correspondant à chaque thème, plusieurs
vignettes cliniques ou encore les tests (toujours présentés par
Silvia Sbedico Miquel) les plus pertinents à utiliser.
Cela va de soi dès le premier chapitre, qui concerne le travail du
psychologue en maternité : intervenir auprès des enfants et
des adolescent·e·s, c'est aussi dans la majorité des cas interagir avec
la famille, en particulier les parents, donc avoir des interlocuteur·ice·s
adultes. L'environnement familial n'a pas seulement un impact sur le
passé des patient·e·s, comme ça peut être le cas pour les adultes, mais
aussi sur leur présent... et leur souffrance a un impact sur
la famille. Si des institutions très spécifiques sont présentées
(maternité, PMI, ASE, crèches ou Maisons Vertes, école primaire,
…), ce qui est bien pratique pour préparer un stage voire se
préparer à y faire ses premiers pas professionnels, des situations
plus transversales, qui peuvent concerner n'importe quel·le psychologue
travaillant auprès d'un jeune public, sont traitées, telles que le
handicap, qu'il soit sensoriel, moteur, intellectuel ou relationnel
(une prise en charge précoce favorisera d'autant plus la remédiation
et l'adaptation), la prévention du suicide ("il n'est pas possible
d'assimiler la notion de mort chez l'enfant aux représentations
qu'ont les adultes"), les situations de migration (si la situation
de migrant·e a ses spécificités, l'auteur -Olivier Douville- rappelle
régulièrement qu'il faut garder à l'esprit qu'on soigne un sujet
avant de soigner un·e migrant·e -"le risque sera encore soit de
prôner un culturalisme réducteur, soit de s'abriter derrière un
universalisme purement abstrait"-), l'addiction (ce chapitre inclut
les troubles du comportement alimentaire, qui en effet se déclenchent
souvent à l'adolescence... considérer ces troubles comme des
addictions ne va pas nécessairement de soi mais peut s'argumenter
solidement) ou encore le sujet délicat de l'obligation de
signalement, qui pose de nombreuses questions législatives, éthiques
et pratiques (les questions complexes de la responsabilité
professionnelle sont détaillées, il est rappelé que "le
signalement n'est pas une délation, c'est une mesure de protection
de l'enfant" mais aussi que le·a psychologue ne doit signaler que ce
qu'iel a directement perçu, l'enquête elle-même étant du domaine
des institutions judiciaires, il est déconseillé de promettre le
secret à l'enfant ou encore de compter sur un membre de la famille
pour le signalement dans la mesure où son implication est difficile
à évaluer, …).
Le
livre, tout en couvrant de nombreux domaines, tient très largement
ses promesses d'ouvrage axé sur la pratique. D'habitude, "axé
sur la pratique", ça veut surtout dire qu'il y a des
vignettes cliniques. Ici, si vignettes cliniques il y a (et il y en a
un certain nombre), le·a lecteur·ice aura surtout à disposition le
fonctionnement détaillé des institutions concernées ou encore les
tests pertinents et fiables à utiliser. Les développements
théoriques sont toutefois riches eux aussi, et une bibliographie
commentée (enfin, commentée des fois) donne de quoi d'occuper pour
approfondir. Les chapitres sont tout aussi profitables si on les lit
séparément, donc ça peut valoir le coup d'avoir le livre sous la
main pour préparer par exemple un stage où un mémoire même en
étant intéressé par un seul thème.
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