Dans une métaphore parfois très très filée (limite un peu trop à mon goût) avec le cinéma, Jean Cottraux liste les raisons qui font qu'on se heurte parfois bien malgré nous aux mêmes obstacles tout au long de la vie, occasionnant parfois beaucoup de souffrances.
Divers outils psychologiques sont explorés, parfois avec les tests qui vont avec, tels que la personnalité (qui peut avoir un impact biographique mais aussi sur le déroulement de la thérapie, en particulier à travers les différentes perceptions du ou de la thérapeute qui en découlent), le traumatisme, ou encore les conceptions inconscientes détaillées par la théorie des schémas, la dépendance ou le traumatisme, pour mieux comprendre comment on peut se retrouver encore et encore dans les situations qu'on veut précisément (et vivement) éviter. Pour ne rien arranger, des pièges peuvent se glisser... dans la perspective du changement, d'une part parce que notre fonctionnement actuel ne vient pas de nulle part mais est né d'une adaptation qui a été utile dans le passé et peut par ailleurs l'être pour certains aspects du présent et que l'option de juste gommer la source des souffrances est rarement disponible ("comme le disait Stendhal, "entre le chagrin et nous, il faut mettre quelquefois des faits nouveaux : fut-ce se casser un bras" ") et d'autre part, pour encore compliquer les choses, la tentation opposée, celle d'au contraire changer du tout au tout, n'est certes pas sans attrait (quelle personne introvertie et conciliante n'a jamais rêvé d'un moment d'explications particulièrement limpides avec une ou deux personnes qui en abusaient, et peut-être d'autres aussi tant qu'on y est?) mais a de fortes chances d'être inadaptée ("dans ces cas de figure, il n'y a pas véritablement de changement : on reste dans le même schéma qui est simplement inversé").
Après les outils diagnostics (partie qui peut prendre au dépourvu tant ils semblent parfois balancés dans un ordre aléatoire, parfois -très- abondamment illustrés de... synopsis de films alors que le passage de l'un à l'autre déconcentre plus qu'autre chose -tiens, ça me rappelle justement une critique de films - ), il est temps de passer à l'action. Les outils présentés sont commentés et contextualisés, illustrés par des vignettes cliniques, et divers, de la version très courte (une patiente qui trouve des solutions simplement en transcrivant sa situation selon les critères du modèle d'analyse des récits de Greimas) au déroulement et aux mécanismes d'une thérapie étendue sur plusieurs mois, en passant (c'est le dernier chapitre) par les pistes qu'on peut explorer soi-même (s'assurer de la réalité du problème et de son statut effectif de problème répétitif, définir le scénario, évaluer son impact sur la qualité de vie, développer la modification au changement, déconstruire le scénario, utiliser la résolution de problème, réécrire le scénario).
Si on peut regretter, surtout dans un livre qui parle autant de cinéma, les problèmes de montage évoqués plus haut (je me dis aussi que consacrer moins de place aux outils diagnostics et plus au détail des solutions aurait peut-être été préférable surtout dans un livre de vulgarisation, mais je n'ai pas assez de connaissances en TCC pour vraiment en juger), le livre évoque un sujet pour lequel il est difficile de ne pas se sentir concerné·e, et sans prétendre que ce sera facile donne des pistes concrètes pour s'en sortir.
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