Prof non pas de psychologie mais de bio (même pas
de neurobio, de bio tout court, c'est dire s'il persiste dans
l'erreur), l'auteur, qui s'entend mal avec les maths depuis la 5ème
selon ses dires, a eu l'heureuse initiative de rédiger cette
"introduction au monde des tests statistiques à l'intention
des étudiants qui n'y entravent que pouic et qui détestent les
maths par dessus le marché". Les tests présentés (t
de Student, coefficient de corrélation, intervalle de confiance, …)
étant aussi utilisés en psychologie, qui compte dans les rangs de
ses étudiant·evs de très nombreux individus qui n'y entravent que
pouic et qui détestent les maths par dessus le marché, ce livre
numérique (oui, on peut le télécharger gratuitement, et même avec
la bénédiction de l'auteur tant que ce n'est pas pour le vendre -le
livre, pas l'auteur, enfin l'auteur non plus-) a toute sa place ici.
Avec clarté, et avec un humour qui fait que les
142 pages sont finalement agréables à lire, seront présentés les
tests les plus fréquents, leur utilité, le raisonnement
sous-jacent, … Ce sera l'occasion de constater que tout ça peut
être compliqué même quand on s'entend bien avec les maths mais que
c'est compréhensible quand même, que ça peut même être
intéressant, et qu'on a pas besoin de s'arracher les cheveux et de
tout comprendre parfaitement pour pouvoir faire et comprendre des
recherches qui impliquent des tests statistiques. L'ambition
pédagogique ne se limite pas à faire comprendre la discipline à un
public réticent mais aussi à la présenter comme quelque chose de
vivant, qui évolue et qui est sujet à débat. On suivra ainsi avec
intérêt les vifs échanges entre les chercheurs Parsimoni et
Abonessian (hmmm, quelque chose me dit que les noms ont été
inventés...) , l'un d'entre eux estimant que les tests statistiques
sont de la plus haute inutilité et que l'intervalle de confiance suffit en toutes circonstances, l'autre faisant valoir que, si on est conscient de
leurs limites, les tests statistiques sont tout de même un allié
précieux.
Lire avec plaisir un livre qui parle de
statistiques, et en trouver la complexité intéressante, est quelque
chose que je ne serais jamais parvenu à m'imaginer même en faisant
beaucoup d'efforts. C'est donc la mort dans l'âme que j'émets une
réserve... la spécificité de la bio n'est pas seulement d'être
moins intéressante que la psychologie, mais c'est aussi d'être une
discipline scientifique. Les étudiants en bio, pour une majorité
écrasante d'entre eux, sont donc titulaires d'un bac scientifique.
Or, un titulaire de bac S nul en maths et un titulaire de bac L nul
en maths, ce n'est pas le même univers. Pour situer un peu, en 1ère
L, j'ai eu un bref instant la sensation d'avoir un niveau de folie
parce que j'avais identifié une identité remarquable (le truc qu'on
avait fait en continu l'année précédente en seconde générale)... j'avais en plus fait une faute dans
ladite égalité remarquable, mais ça avait quand même impressionné
mon voisin (et même un peu le prof, je crois que j'étais le seul du
demi-groupe à avoir trouvé) qui n'était pourtant pas beaucoup plus
nul que moi en maths. Pour situer un peu, quand je lis k! dans une
équation, il me faut un temps certain pour comprendre que 1°) ça
ne signifie pas que l'auteur·ice du texte est, pour une raison connue de lui ou d'elle seul·e, rempli·e d'enthousiasme par la valeur k (c'est son droit le
plus strict) et que, comme c'est quelqu'un de sympa, iel veut nous
faire partager cet enthousiasme, mais que ça signifie "factorielle de k" (je croyais même que c'était "facteur" et pas "factorielle" avant qu'on me le signale en commentaire), 2°) que "factorielle de k" c'est un moyen plus court (si si!) de dire, par exemple pour
factorielle de 5, 5x4x3x2x1. Quand l'équation est longue
et qu'il faut faire ça pour chaque signe, ou pire quand je n'ai
aucune idée, même en faisant un effort, de ce qu'un signe ou un
autre signifie, impossible de me souvenir du début quand/si j'arrive
à la fin, et à fortiori de réaliser ladite équation. Or, là, si
fantastiques que soient les explications qui les entourent,
les équations elles-même sont livrées brutes, dans tout leur
mystère et dans toute leur violence, et je n'y entrave toujours
autant que pouic avant qu'après la lecture.
On ne peut pas tout faire, et il serait bien
dommage de passer à côté de ce texte pour de basses raisons
d'équations qui ont le malheur d'être rédigées normalement (c'est
à dire, de mon point de vue de bac L nul en maths, en hiéroglyphes),
il sera toujours temps de se pencher de plus près sur lesdites
équations (ou de les faire faire à notre place par un logiciel qui
ne demande que ça) quand le livre aura donné un peu plus envie de
les comprendre.
Pour télécharger d'urgence cette œuvre
indispensable :
http://perso.univ-rennes1.fr/denis.poinsot
(ou sinon vous tapez "statistiques pour statophobes" sur un moteur de recherche, ça marche aussi)
Juste une petite correction: k! c'est factorielle de k et non facteur... mais c'est vrai que qu'une factorielle n'a jamais apportée de courrier, donc vous êtes pardonné ! Marc
RépondreSupprimerMerci, c'est rectifié! (mais d'où j'ai bien pu sortir cette histoire de facteur? J'était plutôt sûr de moi en plus...)
SupprimerC'est vrai que faire un jeu de mots avec factorielle, ça commence à être compliqué...
I will definitely read that book.
RépondreSupprimerUn des meilleurs profs que j'ai eu pendant ma licence de bio !
RépondreSupprimerSi il dégage autant d'enthousiasme en live que par écrit, c'est clair que ça doit être un super prof! En tout cas je lui suis très reconnaissant d'avoir voulu aider le plus grand nombre (dont moi) en mettant ce cours sur le net
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