Une quinzaine d'auteurs, dont une grande partie sont enseignant·e·s à Paris VIII (tiens, du coup je me demande bien pourquoi ce livre en particulier m'a été recommandé par la prof qui s'occupe des stages, c'est un grand mystère...), reprennent les bases à connaître pour exercer le métier de psychologue clinicien·ne, dans dix des contextes professionnels très divers qui peuvent se présenter. Le livre est clairement axé sur la pratique, puisqu'en plus des traditionnelles bases théoriques et vignettes cliniques sont donnés une bibliographie commentée (y compris web), un annuaire des associations qu'il peut être utile de connaître, une présentation des professionnels avec lesquels on peut être amené à échanger, les tests qui pourront s'avérer utiles, ou encore ce qu'on peut faire d'intelligent de son temps FIR (FIR pour Formation Information Recherche, et vous ne devinerez jamais à quoi le·a psychologue doit le consacrer!). Le Code de déontologie des psychologues est aussi souvent évoqué.
Le·a psychologue en secteur psychiatrique adulte travaille au sein d'une équipe dans laquelle iel devra délimiter sa place, qui n'est pas toujours claire, même si ça veut dire aussi qu'iel pourra bénéficier de la richesse d'une approche pluridisciplinaire (psychiatres, psychomotricien·ne·s, assistant·e·s sociaux·ales, éducateur·ice·s spécialisé·e·s, ...). Les demandes sont variées et, entre l'adulte qui demande un suivi pour son enfant ou la personne qui a la joie d'être accueillie dans le service suite à une hospitalisation d'office ou sur demande d'un tiers, le·a patient·e ne sera pas nécessairement un·e interlocuteur·ice des plus coopératif·ve·s. Le chapitre se conclut sur la journée type d'un psychologue clinicien du secteur 98 XL (qui comprend CMP, hôpital de jour, maison de retraite, ...) qui inclut une formation pour laquelle il a pu négocier pour se faire payer les frais de trajet alors que son crédit formations était épuisé.
Le·a psychologue qui travaille dans le cadre de la prévention du suicide devra certes être bienveillant·e, mais iel devra par contre être un peu moins neutre que ses confrères·sœurs ("Le psychologue représente la personne vivante, qui s'engage personnellement, avec son désir, dans la lutte pour la survie du suicidant", "dans tous les cas, les tentatives de suicide servent bien à interpeller l'Autre", "les réponses psychothérapeutiques traditionnelles apportées par un thérapeute seul ne suffisent pas"). On s'en doute, la vigilance sera aussi une qualité centrale ("parmi les patients psychiatriques décédés par suicide, un sur deux avait été en contact avec les services de santé mentale dans la semaine qui précède le suicide et un sur cinq le jour même"), d'autant que l'événement déclencheur peut sembler anodin (pour le·a patient·e, c'est "le dernier d'une longue série de pertes et d'échecs", et c'est bien entendu l'ensemble qui sera à prendre en compte dans le processus thérapeutique). Enfin, il faut savoir respecter le rythme des patient·e·s ("Vouloir commencer une thérapie en temps de crise, où il serait question de survie, serait hors de propos"). Des éléments théoriques et des outils pour mesurer le risque de passage à l'acte sont aussi présentés.
Le·a psychologue clinicien·ne en alcoologie est confronté·e aux représentations diverses, voire contradictoires, de l'alcool. Alors que la consommation peut être valorisée socialement dans certains contextes ("L'alcool, symbole de socialisation, est toujours présent lors de grands événements sociaux positifs et négatifs"), ce qui servira d'ailleurs d'argument à un patient présenté dans une vignette clinique pour continuer de boire au nom de l'efficacité professionnelle (avant de constater plus tard que personne ne remarque quand il ne boit que du jus de fruits aux événements), une consommation importante solitaire est stigmatisée, ce qui n'aide pas à admettre qu'il y a un problème, d'autant que "les sujets alcoolo-dépendants sont impatients de retrouver un état dans lequel ils ne se sentent pas concernés par le monde extérieur" (et, de fait, les sujets alcooliques consultent peu : moins de 20% dans un délai de 10 ans). Une consommation dangereuse (lors d'une soirée d'intégration ou suite à un défi Facebook par exemple -mais Facebook est très vigilant sur la nudité, alors c'est pas grave-) ne signifie par non plus que le sujet est alcoolique : "s'il n'y a pas de dépendance, il n'y a pas d'alcoolisme". Le·a clinicien·ne en alcoologie a aussi de bonnes chances d'être confronté·e à d'autres troubles ("40% des personnes dépendantes à l'alcool présentent un trouble mental", et cette cohabitation est "stable dans le temps"). Une approche pluridisciplinaire est parfois d'une grande aide (en particulier une assistance sociale lorsque l'alcoolisme met en danger la situation professionnelle et familiale).
Le·a psychologue clinicien·ne en victimologie devra avant tout respecter le rythme des patient·e·s, qui ne seront prêt·e·s à revivre leur traumatisme suffisamment pour l'intégrer dans leur histoire de vie et le surmonter que de façon très progressive, à une vitesse qui leur appartient. Il importe d'agir vite quand c'est possible ("il est aujourd'hui établi qu'une intervention précoce peut atténuer les troubles psychosomatiques"), parfois de devancer la demande ("certaines souffrances sont soigneusement masquées et détruisent d'autant mieux qu'elles sont tues") : la façon dont le·a psychologue peut être sollicité·e sont détaillées dans le chapitre etj'ai la flemme de tout reprendre ici les lecteur·ice·s intéressé·e·s pourront y retrouver toutes les précisions souhaitées. L'exercice est délicat : si "il est essentiel de garder la bienveillance et de nuancer la neutralité qui devient malveillance dans les situations traumatiques", la victime peut être demandeuse d'un·e psychologue dont le rôle se limitera à prendre parti, ce qui risque d'être néfaste sur le long terme, tout comme la situation où elle voit le soutien psychique comme une forme d'indemnisation et exige le mieux être. Une attention particulière est portée au moment difficile de la préparation au procès, autant à la confrontation à la partie adverse qu'à la prévention d'une trop grand attente (la conclusion du procès n'est pas la conclusion du traumatisme, d'autant que la sentence ne sera pas forcément celle qui est espérée).
Le·a psychologue clinicien·ne en milieu carcéral (oui, le chapitre sur la prison suit immédiatement celui sur la victimologie) mettra les pieds dans un univers, c'est fait pour, plutôt ignoré du grand public. Les difficultés pour aller matériellement jusqu'aux prisonnier·ère·s ("le contrôle quotidien de son identité, le passage sous le portique détecteur de métal", "attendre parfois longuement que les lourdes grilles et portes s'ouvrent, selon la disponibilité des surveillants","négocier un bureau pour recevoir le détenu","attendre que le détenu soit appelé et qu'un surveillant aille le chercher") le distinguent de l'institution pénitentiaire aux yeux des patient·e·s, mais sont chronophages et ne facilitent pas la disponibilité (on peut pourtant imaginer, entre le choc de l'incarcération et le fait que les passages à l'acte puissent avoir été causés par des troubles ou des souffrances psychiques, que la disponibilité d'un·e psychologue soit particulièrement critique précisément dans ce contexte). Les détenu·e·s peuvent aussi être transféré·e·s brusquement, sans que le·a psychologue n'en soit informé·e (pour des raisons de sécurité), ce qui ne facilite bien entendu pas le suivi. Il est souvent nécessaire de recadrer la demande, les rôles des différents intervenant·e·s n'étant pas toujours clairs aux yeux des patient·e·s qui peuvent demander quelle peine ils risquent, des nouvelles des proches, un certificat pour dire qu'iels ne sont pas fou·olle·s, ...
Le·a psychologue clinicien·ne à l'hôpital général, comme celui ou celle qui travaille en secteur psychiatrique adulte (et même plus), devra consacrer une partie de son travail à définir sa place ("les psychologues bénéficient d'une liberté quant à la faible hiérarchie les concernant, mais par là même, ont beaucoup de difficultés à inscrire leur pratique dans un monde qui ne les a pas prévus") : iel est "seul de son espèce au milieu des personnels médicaux et para-médicaux". La gestion de la demande est également difficile : si offrir un suivi à chaque patient·e est utopique et peut-être un peu exagéré ("mais si, on va donner du sens à votre fracture de la cheville... non, ne partez pas!"), "le psychologue peut très vite se retrouver isolé dans une sorte de tour d'ivoire, attendant en vain la demande". Le rôle du ou de la clinicien·ne consistera souvent à rester "vivant et contenant" face aux thématiques angoissantes rencontrées (la maladie, la mort, la douleur, l'entrée à l'hôpital, ...). Iel pourra aussi aider les patient·e·s à choisir avec plus de lucidité entre différentes options thérapeutiques, en collaboration avec les médecins.
Les interventions des psychologues clinicien·ne·s en cancérologie peuvent prendre plusieurs formes : entretien individuel, rencontre informelle, travail de groupe, ... Il peut s'agir d'une réponse face à l'anxiété causée par la situation, ou d'une thérapie plus large ("les entretiens font souvent apparaître des souffrances antérieures à la maladie laquelle agit comme un révélateur : apparition de conflits auparavant masqués par l'activité professionnelle, exacerbation de conflits qui jusqu'alors n'étaient pas trop virulents..."). Il convient de porter une attention particulière aux différents temps de la maladie : l'annonce du diagnostic, le temps des soins, la rechute et l'arrêt des soins.
Le·a psychologue clinicien·ne en gérontologie (ou plus exactement en institution gériatrique) intervient auprès des personnes âgées, mais également auprès de leurs familles. Iel accueille le nouveau résident dans ce moment de transition qui est loin d'être neutre, et accompagne le vieillissement et la fin de vie. Iel soutient également le travail des équipes dans ce contexte où "l'idéal professionnel des soignants qui est de faire vivre, soigner, guérir" est inaccessible (l'avancée de la science ne permet pas encore de soigner le vieillissement).
Le rôle des psychologue en soins palliatifs est pour le moins paradoxal : si leur présence est pertinente dans la mesure où les patient·e·s risquent particulièrement d'être en grande souffrance psychique, il serait malvenu d'avoir l'ambition de soigner quoi que ce soit ("aider à mourir, c'est permettre d'affronter la peur extrême et ultime" mais convaincre qu'il n'y a aucun problème, c'est un drôle d'objectif thérapeutique). En reprenant Jean-Luc Dubreucq (Manuel de soins palliatifs, de D. Jacquemin, chapitre "Le psychiatre, compétences et expérience de chacun des intervenants"), l'autrice va même jusqu'à dire que l'objectif du ou de la psychologue est de dépsychiatriser (ne pas considérer la détresse du ou de la patient·e et de l'entourage comme pathologique) et de dépsychologiser (ne pas délimiter un processus psychologique standard de la personne mourante) dans ce champ clinique où "nous serions tentés de dire que le savoir n'existe pas" (les différentes étapes décrites par Elisabeth Kübler-Ross -déni, colère, marchandage, dépression, acceptation, pas forcément dans cet ordre et pas forcément les cinq- sont toutefois rappelées). "Ce qui est d'abord demandé au psychologue, c'est un cheminement d'être". La conclusion va dans ce sens : "parfois, la poésie, la littérature, la danse, le cinéma, les arts plastiques ou la musique nous font parfois mieux penser la mort que des essais spécialisés". Bon, personnellement, cette conclusion me laisse quelques réserves (l'art est d'abord quelque chose qui touche personnellement, c'est selon moi un outil précieux mais certainement pas un aboutissement, et ça me paraît -certes, c'est plus facile de dire ça de l'extérieur- saugrenu de penser à faire partager notre perception de la mort aux patient·e·s, ou alors si c'est important il faut remplacer le·a psychologue par un·e philosophe... et puis, sérieusement, la danse?), mais l'autrice en a aussi puisqu'elle écrit "parfois" deux fois dans la même phrase.
Le·a psychologue clinicien·ne en libéral s'expose à de nombreuses difficultés, les premières étant administratives ("les procédures sont nombreuses et pas toujours très conviviales") et financières ("l'expérience montre que "tourner en moyenne à une dizaine de séances par semaine" est, du moins pendant la première année d'exercice, un bon résultat pour le psychologue installé en libéral", "le rapport à l'argent du psychologue en libéral doit donc être particulièrement serein"). De plus, si l'avantage de travailler seul·e est qu'on n'a personne pournous casser les pieds à discuter nos choix orienter la thérapie dans une direction qui ne nous paraît pas souhaitable, le manque de soutien technique quand on est pris au dépourvu par une situation thérapeutique peut poser problème. De nombreux conseils sont donnés dans ce chapitre qui clôt le livre pour s'en sortir dans les nombreuses démarches administratives ou pour constituer un réseau (pour envoyer ou se faire envoyer les patient·e·s... dans l'intérêt des patient·e·s! -le risque financier est un fait, pas une excuse-). On peut être surpris·e par une vignette clinique qui indique de façon très spécifique (traitement psychanalytique) ce qu'il faudrait faire alors que précisément le psychologue en libéral a l'opportunité de se spécialiser dans un type de traitement, mais l'ensemble est clair et utile.
Le livre n'est pas exhaustif, ni dans les situations présentées (même si il y en a déjà beaucoup) ni, bien entendu, dans les informations données dans chaque chapitre (une quarantaine de pages maximum)... mais il y a à chaque fois de nombreuses pistes pour approfondir, et c'est un bon outil si on a l'intention de se spécialiser dans un des secteurs mentionnés, que ce soit pour un stage, un mémoire, un premier poste, ... Un autre volume concerne la clinique auprès des enfants et des adolescents.
Le·a psychologue qui travaille dans le cadre de la prévention du suicide devra certes être bienveillant·e, mais iel devra par contre être un peu moins neutre que ses confrères·sœurs ("Le psychologue représente la personne vivante, qui s'engage personnellement, avec son désir, dans la lutte pour la survie du suicidant", "dans tous les cas, les tentatives de suicide servent bien à interpeller l'Autre", "les réponses psychothérapeutiques traditionnelles apportées par un thérapeute seul ne suffisent pas"). On s'en doute, la vigilance sera aussi une qualité centrale ("parmi les patients psychiatriques décédés par suicide, un sur deux avait été en contact avec les services de santé mentale dans la semaine qui précède le suicide et un sur cinq le jour même"), d'autant que l'événement déclencheur peut sembler anodin (pour le·a patient·e, c'est "le dernier d'une longue série de pertes et d'échecs", et c'est bien entendu l'ensemble qui sera à prendre en compte dans le processus thérapeutique). Enfin, il faut savoir respecter le rythme des patient·e·s ("Vouloir commencer une thérapie en temps de crise, où il serait question de survie, serait hors de propos"). Des éléments théoriques et des outils pour mesurer le risque de passage à l'acte sont aussi présentés.
Le·a psychologue clinicien·ne en alcoologie est confronté·e aux représentations diverses, voire contradictoires, de l'alcool. Alors que la consommation peut être valorisée socialement dans certains contextes ("L'alcool, symbole de socialisation, est toujours présent lors de grands événements sociaux positifs et négatifs"), ce qui servira d'ailleurs d'argument à un patient présenté dans une vignette clinique pour continuer de boire au nom de l'efficacité professionnelle (avant de constater plus tard que personne ne remarque quand il ne boit que du jus de fruits aux événements), une consommation importante solitaire est stigmatisée, ce qui n'aide pas à admettre qu'il y a un problème, d'autant que "les sujets alcoolo-dépendants sont impatients de retrouver un état dans lequel ils ne se sentent pas concernés par le monde extérieur" (et, de fait, les sujets alcooliques consultent peu : moins de 20% dans un délai de 10 ans). Une consommation dangereuse (lors d'une soirée d'intégration ou suite à un défi Facebook par exemple -mais Facebook est très vigilant sur la nudité, alors c'est pas grave-) ne signifie par non plus que le sujet est alcoolique : "s'il n'y a pas de dépendance, il n'y a pas d'alcoolisme". Le·a clinicien·ne en alcoologie a aussi de bonnes chances d'être confronté·e à d'autres troubles ("40% des personnes dépendantes à l'alcool présentent un trouble mental", et cette cohabitation est "stable dans le temps"). Une approche pluridisciplinaire est parfois d'une grande aide (en particulier une assistance sociale lorsque l'alcoolisme met en danger la situation professionnelle et familiale).
Le·a psychologue clinicien·ne en victimologie devra avant tout respecter le rythme des patient·e·s, qui ne seront prêt·e·s à revivre leur traumatisme suffisamment pour l'intégrer dans leur histoire de vie et le surmonter que de façon très progressive, à une vitesse qui leur appartient. Il importe d'agir vite quand c'est possible ("il est aujourd'hui établi qu'une intervention précoce peut atténuer les troubles psychosomatiques"), parfois de devancer la demande ("certaines souffrances sont soigneusement masquées et détruisent d'autant mieux qu'elles sont tues") : la façon dont le·a psychologue peut être sollicité·e sont détaillées dans le chapitre et
Le·a psychologue clinicien·ne en milieu carcéral (oui, le chapitre sur la prison suit immédiatement celui sur la victimologie) mettra les pieds dans un univers, c'est fait pour, plutôt ignoré du grand public. Les difficultés pour aller matériellement jusqu'aux prisonnier·ère·s ("le contrôle quotidien de son identité, le passage sous le portique détecteur de métal", "attendre parfois longuement que les lourdes grilles et portes s'ouvrent, selon la disponibilité des surveillants","négocier un bureau pour recevoir le détenu","attendre que le détenu soit appelé et qu'un surveillant aille le chercher") le distinguent de l'institution pénitentiaire aux yeux des patient·e·s, mais sont chronophages et ne facilitent pas la disponibilité (on peut pourtant imaginer, entre le choc de l'incarcération et le fait que les passages à l'acte puissent avoir été causés par des troubles ou des souffrances psychiques, que la disponibilité d'un·e psychologue soit particulièrement critique précisément dans ce contexte). Les détenu·e·s peuvent aussi être transféré·e·s brusquement, sans que le·a psychologue n'en soit informé·e (pour des raisons de sécurité), ce qui ne facilite bien entendu pas le suivi. Il est souvent nécessaire de recadrer la demande, les rôles des différents intervenant·e·s n'étant pas toujours clairs aux yeux des patient·e·s qui peuvent demander quelle peine ils risquent, des nouvelles des proches, un certificat pour dire qu'iels ne sont pas fou·olle·s, ...
Le·a psychologue clinicien·ne à l'hôpital général, comme celui ou celle qui travaille en secteur psychiatrique adulte (et même plus), devra consacrer une partie de son travail à définir sa place ("les psychologues bénéficient d'une liberté quant à la faible hiérarchie les concernant, mais par là même, ont beaucoup de difficultés à inscrire leur pratique dans un monde qui ne les a pas prévus") : iel est "seul de son espèce au milieu des personnels médicaux et para-médicaux". La gestion de la demande est également difficile : si offrir un suivi à chaque patient·e est utopique et peut-être un peu exagéré ("mais si, on va donner du sens à votre fracture de la cheville... non, ne partez pas!"), "le psychologue peut très vite se retrouver isolé dans une sorte de tour d'ivoire, attendant en vain la demande". Le rôle du ou de la clinicien·ne consistera souvent à rester "vivant et contenant" face aux thématiques angoissantes rencontrées (la maladie, la mort, la douleur, l'entrée à l'hôpital, ...). Iel pourra aussi aider les patient·e·s à choisir avec plus de lucidité entre différentes options thérapeutiques, en collaboration avec les médecins.
Les interventions des psychologues clinicien·ne·s en cancérologie peuvent prendre plusieurs formes : entretien individuel, rencontre informelle, travail de groupe, ... Il peut s'agir d'une réponse face à l'anxiété causée par la situation, ou d'une thérapie plus large ("les entretiens font souvent apparaître des souffrances antérieures à la maladie laquelle agit comme un révélateur : apparition de conflits auparavant masqués par l'activité professionnelle, exacerbation de conflits qui jusqu'alors n'étaient pas trop virulents..."). Il convient de porter une attention particulière aux différents temps de la maladie : l'annonce du diagnostic, le temps des soins, la rechute et l'arrêt des soins.
Le·a psychologue clinicien·ne en gérontologie (ou plus exactement en institution gériatrique) intervient auprès des personnes âgées, mais également auprès de leurs familles. Iel accueille le nouveau résident dans ce moment de transition qui est loin d'être neutre, et accompagne le vieillissement et la fin de vie. Iel soutient également le travail des équipes dans ce contexte où "l'idéal professionnel des soignants qui est de faire vivre, soigner, guérir" est inaccessible (l'avancée de la science ne permet pas encore de soigner le vieillissement).
Le rôle des psychologue en soins palliatifs est pour le moins paradoxal : si leur présence est pertinente dans la mesure où les patient·e·s risquent particulièrement d'être en grande souffrance psychique, il serait malvenu d'avoir l'ambition de soigner quoi que ce soit ("aider à mourir, c'est permettre d'affronter la peur extrême et ultime" mais convaincre qu'il n'y a aucun problème, c'est un drôle d'objectif thérapeutique). En reprenant Jean-Luc Dubreucq (Manuel de soins palliatifs, de D. Jacquemin, chapitre "Le psychiatre, compétences et expérience de chacun des intervenants"), l'autrice va même jusqu'à dire que l'objectif du ou de la psychologue est de dépsychiatriser (ne pas considérer la détresse du ou de la patient·e et de l'entourage comme pathologique) et de dépsychologiser (ne pas délimiter un processus psychologique standard de la personne mourante) dans ce champ clinique où "nous serions tentés de dire que le savoir n'existe pas" (les différentes étapes décrites par Elisabeth Kübler-Ross -déni, colère, marchandage, dépression, acceptation, pas forcément dans cet ordre et pas forcément les cinq- sont toutefois rappelées). "Ce qui est d'abord demandé au psychologue, c'est un cheminement d'être". La conclusion va dans ce sens : "parfois, la poésie, la littérature, la danse, le cinéma, les arts plastiques ou la musique nous font parfois mieux penser la mort que des essais spécialisés". Bon, personnellement, cette conclusion me laisse quelques réserves (l'art est d'abord quelque chose qui touche personnellement, c'est selon moi un outil précieux mais certainement pas un aboutissement, et ça me paraît -certes, c'est plus facile de dire ça de l'extérieur- saugrenu de penser à faire partager notre perception de la mort aux patient·e·s, ou alors si c'est important il faut remplacer le·a psychologue par un·e philosophe... et puis, sérieusement, la danse?), mais l'autrice en a aussi puisqu'elle écrit "parfois" deux fois dans la même phrase.
Le·a psychologue clinicien·ne en libéral s'expose à de nombreuses difficultés, les premières étant administratives ("les procédures sont nombreuses et pas toujours très conviviales") et financières ("l'expérience montre que "tourner en moyenne à une dizaine de séances par semaine" est, du moins pendant la première année d'exercice, un bon résultat pour le psychologue installé en libéral", "le rapport à l'argent du psychologue en libéral doit donc être particulièrement serein"). De plus, si l'avantage de travailler seul·e est qu'on n'a personne pour
Le livre n'est pas exhaustif, ni dans les situations présentées (même si il y en a déjà beaucoup) ni, bien entendu, dans les informations données dans chaque chapitre (une quarantaine de pages maximum)... mais il y a à chaque fois de nombreuses pistes pour approfondir, et c'est un bon outil si on a l'intention de se spécialiser dans un des secteurs mentionnés, que ce soit pour un stage, un mémoire, un premier poste, ... Un autre volume concerne la clinique auprès des enfants et des adolescents.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe suis à la recherche de ce livre pour préparer mes candidatures de stage L3 mais il est épuisé. Pouvez-vous me dire où vous l'avez-vous acheté ? en occasion ? Merci. Françoise
Ah en effet je découvre qu'il est maintenant indisponible (en cours de réédition?). C'est bien dommage parce qu'en effet, il doit être bien pratique pour des candidatures de stage. Je l'avais acheté de la façon la moins originale possible, en le commandant sur Amazon (le 8 juillet 2014 selon le fameux site). Pour plus d'infos, en tant qu'étudiants de l'IED, on a le luxe de pouvoir envoyer un mail à l'auteur O:) mais sinon j'imagine que sur le groupeFacebook Psychocned IED Paris 8 pas mal d'étudiants se feraient un plaisir de le revendre :)
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerEh bien visiblement sur le groupe Facebook psychocned, on est plusieurs à le chercher. J'ai envoyé un mail à l'auteur. J'attends sa réponse. Si un jour, vous souhaitez le revendre, faites-moi signe ;)
Bonne journée.
Françoise
PS : je n'arrive pas à savoir quand vous répondez à un commentaire, je croyais qu'en tant qu'abonnée, j'étais prévenue mais apparemment pas.
En effet, j'ai vu la conversation sur le groupe Psychocned... si l'auteur n'est pas au courant, ça veut dire que la rupture n'a rien à voir avec une éventuelle réédition... étrange (d'autant que des étudiants en psycho, il y en a quelques uns, ce n'est pas comme si les achats allaient s'arrêter passé un effet de mode ou autre).
SupprimerJe serais OK pour le vendre, sous réserve que je le retrouve (je suis très très bordélique :/ et loin de moi l'idée de me douter qui je disposais d'un objet qui vaut, selon certains... plus de 1000 Euros O_o -je ne l'ai pas précisé dans le résumé, le livre est bien mais quand même pas à ce point!-), le plus simple serait de se contacter via l'adresse e-mail du blog ( iedienpsycho@gmail.com ).
Pour être informé de la réponse aux commentaires, je ne sais pas trop comment ça marche (surtout que vous postez depuis un profil google, ça devrait plaire à la plateforme de blogs... de google), j'ai cliqué sur "répondre" pour cette réponse au lieu de juste poster un nouveau commentaire, je ne sais pas si ça va mieux marcher
Ah je viens seulement de voir votre réponse. Mme Schauder m'a confirmé que la réédition ne serait plus d'actualité. Si tout va bien (paperasserie administrative) je devrais faire mon stage en gérontologie et en relisant votre résumé, j'ai l'impression que ce n'est pas une partie très développée. J'ai la chance d'être en région parisienne, et comme il est dispo à la BU, je vais l'emprunter. Merci en tous les cas d'avoir pris le temps de me répondre et bonne continuation.
RépondreSupprimerSi je n'ai pas la notification des réponses, j'ai au moins le plaisir de recevoir les notifications de vos publications :)
RépondreSupprimerEn effet chaque partie est courte, un emprunt à la BU suffit largement pour s'attarder sur un chapitre en particulier!
RépondreSupprimerPour la notification des réponses, la solution restera un mystère (encore que...je viens de voir une case "m'informer" juste en bas de la fenêtre pour écrire le commentaire, ça a l'air de servir à ça)... mais c'est vrai que la notifications des publications peut servir, surtout pour les périodes où je reste plus d'un mois sans rien poster :o)
Bonjour,
RépondreSupprimerJe jette une bouteille à la mer :)
Je suis en L3, je ne trouve pas ce bouquin et pourtant j'aimerais reprendre la citation "les psychologues bénéficient d'une liberté quant à la faible hiérarchie les concernant, mais par là même, ont beaucoup de difficultés à inscrire leur pratique dans un monde qui ne les a pas prévus" (clinicien en hôpital général) pour illustrer mon rapport...
Si à tout hasard, vous aviez le numéro de page de cette citation, ca m'avancerait beaucoup :)
Voilà une bouteille à la mer quoi...
Mais j'en profite pour vous dire que je lis votre blog avec intérêt et il m'a déjà été fort utile!!!
Merci à vous,
Christelle
La bouteille est bien réceptionnée (et pas seulement parce qu'elle est accompagnée de compliments O:) ), la seule chose est qu'il faut que je retrouve non seulement la citation, mais aussi le livre qui contient la citation... J'essaye de faire ça dans la semaine (à moins, bien sûr, que quelqu'un d'autre ne soit plus rapide que moi!)
SupprimerOh merci beaucoup! Ca me serait fort utile!
RépondreSupprimerC'est page 265
SupprimerDAURIAC, S. (2007). Le psychologue clinicien à l'hôpital général. In S. Schauder (dir.), Pratiquer la psychologie clinique auprès des adultes et des personnes âgées. Paris : Dunod, 261-301.
Super ! Merci beaucoup d'avoir pris du temps pour m'aider; je te suis très reconnaissante! MERCI
RépondreSupprimerDe rien :) Bon courage pour la fin du rapport de stage!
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